vendredi 29 juin 2007

J-7 (Petit cours accéléré et sûrement ennuyeux de société et géographie approximative)


(Pour tous ceux qui n’ont jamais osé me le demander)
Où est-ce que se trouve la Colombie déjà ?

La Colombie (deux fois plus grande que la France mais trois fois moins peuplée) se trouve tout au nord de l’Amérique du Sud.
C’est-à-dire, juste après le Panama (qui était avant un département de la Colombie jusqu’à ce qu’un président très intelligent, comme la plupart de nos présidents, l’offre aux Etats-Unis pour la construction du canal, et hop quelque chose qui ne sera pas pour toi !!!).

Nous sommes le seul pays de l’Amérique du Sud à avoir deux cotes, la cote Pacifique et l’Atlantique avec la mer des caraïbes…
Et les pays frontaliers sont le Venezuela, le Brésil, le Pérou, l’Équateur et le Panama.

La langue « colombienne » n’est pas un dialecte, c’est de l’espagnol tout cru (l’espagnol de Cervantès messieurs dames), un espagnol très beau, chantant et doux.

En Colombie, comme dans tous les pays de la zone tropicale il n’y a pas des saisons, pas d’autres que celle de la pluie, et celle de la sécheresse… Qui dernièrement sont à n’importe quel moment.
Par contre nous avons tous les climats tout le temps, il suffit de monter ou descendre dans les montagnes pour que tous les « je ne sais plus combien » de mètres la température change…
Donc, si on veut l’été, on prend la voiture, on fait quelques heures de route, et il fera 35° toute l’année… Et au contraire, il suffit de monter pour vivre toute l’année aux bords des neiges éternelles…
Il y a donc aussi tous les fruits toute l’année, les arbres ne sont pas entièrement en fleur ni entièrement chauves, ils sont « tout en même temps et tout le temps » sauf pour certains qui n’ont que deux cycles comme le café.

En Colombie, la Cordillère des Andes meurt (ou commence ?), elle se divise en trois, et nos cimes ne sont pas aussi hautes que celles qui sont en Chili, ou Pérou ou Équateur, mais la plus haute est « el pico Colon » à 5776 mètres…C’est la cinquième cime du monde la plus « proéminente» …

Je suis née à Bogota, donc à 2600 m au-dessus de la mer, ce qui est suffisamment haut pour qu’il fasse « froid » mais jamais aussi froid qu’à Strasbourg…
Si je ne me trompe pas, parce que j’oublie déjà, il fait entre 14° les matins, et 23° à midi quand il ne pleut pas… Et c’est comme en printemps, on ne sait jamais comment il faut s’habiller parce que le climat peut changer très vite, et à midi on a toutes les couches (pull, veste, etc.) autour de la taille pour les remettre petit à petit dès qu’il commence à faire nuit…

Les différents climats font que les différences entre les villes soient grandes, un peu comme ici, une ville de « terre chaude » ressemblera aux villes du sud, celles de « terre froide » à celles du nord, le repas typiques changent aussi à cause des produits qu’on ne trouve que dans certaines régions, normal…

Dans notre périple, Aurélien et moi allons visiter au moins trois villes, Bogota, Manizales (où habitent maintenant mes parents), et Cali.
Des villages aux alentours de chaque ville, et notre grand voyage à deux, à la Sierra Nevada del Cocuy, parc naturel à quatre mille et quelques mètres d’altitude où nous allons faire une randonnée d’une semaine…
Il faut savoir que la randonnée n’est pas du tout pratiquée comme ici, nous n’avons pas de Club Vosgien ! pas de sentiers balisés ni des cartes IGN.
Et comme vous pouvez l’imaginer ça craint un peu, là où il n’y a pas de routes, il n’y a pas trop d’armée, donc…
C’est donc un pas géant pour « mon humanité » d’aller faire de la randonnée, et je suis très impatiente de découvrir en même temps qu’Aurélien un coin de chez moi…

Voilà pour le petit cours, c’est juste pour que vous sachiez un peu de quoi je parle quand j’y serai.
Et n’hésitez pas à poser des questions, ça me fera parler moins en l’air.

jeudi 28 juin 2007

J-8


La dernière fois c'était il y a quatre ans et demi.

Je sais que "là-bas" m'attendent leurs vies qui ont continué d'être vécues entre temps.
Je suis au courant de tout, mais on ne fait pas le deuil de la même manière quand on est loin.
Les yeux, c'est important, c'est important le toucher, et entendre leurs voix.
Faire un carton pour déménager, prendre la route, peindre un mur.
J'ai tout vu, tout suivi de loin.
j'ai dû tout digérer à distance.
Et je vais devoir vivre tout ce que "je sais déjà" en quelques jours seulement, quatre ans et demi résumés en quelques jours.
Et ça m'effraie un peu.

Je fais déjà ma valise...
Au moins dans la tête.
J'essaye de penser à tout ce que je ne dois pas oublier ici, le passeport, ma pièce d'identité colombienne, les papiers pour qu'on veuille bien croire que OUI je suis mariée avec Aurélien et que oui il est français...
Parce que bien sûr Susana voyage avec un récépissé vu que sa carte de séjour périme PENDANT le voyage... et qu'on n'a pas voulu lui faire une autre avant son départ... non... juste le récépissé madame... et qui va me croire que c'est un papier "réel"? que ça veut dire quelque chose?
Comment vont faire les gens de l'immigration en Colombie pour comprendre ce petit papier bleu qui ne ressemble pas à un visa ni rien... s'ils ne lisent pas le français??..
Au Consulat Colombien on me dit aussi de prendre avec moi le livret de famille, l'extrait de mariage, une photocopie du contrat de travail (pour prouver en plus que j'ai aussi un travail) et c'est bien beau, mais, c'est AUSSI en français... ah oui me dit le monsieur du consulat...

Mais je partirai quand même, à l'aller il n'y aura pas de problème, tout est en ordre...

au retour il faudra juste faire attention de ne pas sortir de la zone internationale de l'aéroport de Caracas au Venezuela quand on fera le transit, parce que là-bas "ils n'acceptent que les papiers à jour" m'a dit la dame de l'ambassade...
En espérant aussi de ne pas tomber sur un allemand qui ne comprendra pas le français, pas l'espagnol, pas l'anglais au moment de passer à l'immigration de l'aéroport de Frankfurt...
Et qu'Aurélien ne sera pas obligé de lui dessiner tous mes problèmes administratifs pour qu'il ait la "bonté" de me laisser rentrer dans le pays pour que je puisse prendre la route, rentrer à Strasbourg, reprendre ma vie, et retrouver à la préfecture MA CARTE DE RESIDENTE!!!! après tout ce temps... après toutes ses queues... toutes ses larmes... photocopies, timbres, tampons, photos, signatures...
Et il sera déjà Août...

Jeudi 28 juin, nous ne sommes que le jeudi 28 juin
alors je mets de côté tous mes papiers...
les colombiens et les français...
et je fais des lessives pour arriver bien propre et colorée...
et je me demande si on va savoir comment on faisait avant quand on était tous à table et que c'était normal...